L’année de notre 40e anniversaire touchant à sa fin, notre CEO Francis Kint et notre CFO Nicolas De Clercq nous proposent une analyse de l’exercice ainsi qu’un aperçu de ce qui nous attend. Ils ont tous deux été nommés par la nouvelle direction exécutive au cours de l’exercice précédent. Nicolas a rejoint l’entreprise en septembre 2023, tandis que Francis est devenu CEO en janvier 2024 après avoir occupé le poste de Managing Director de la division Frozen.
Greenyard a fêté son 40e anniversaire en 2023, réaffirmant son rôle de pionnier dans l'univers des fruits et des légumes. Comment avez-vous vécu les célébrations ?
Francis : “C’est un bel héritage. Après des débuts modestes, Hein Deprez a fait de Greenyard une multinationale innovante de la food tech . C’est incroyable de constater que notre vision unique était là depuis le tout début quand on se penche sur les moments marquants de l’entreprise. Hein s’est toujours intéressé au consommateur final et a mis au point le modèle commercial inédit dont notre secteur avait besoin. C’est un honneur d’avoir été le témoin direct d’une grande partie de cette histoire.”
Nicolas : “De mon côté, j’ai ressenti une connexion immédiate avec l’esprit d’entreprenariat et l’ambition unique de l’entreprise. Ajoutez à cela mon expérience au sein d’une société cotée à fort actionnariat familial ainsi que mes origines de fils d’agriculteur, toutes les pièces du puzzle se sont alors mises en place.”
Que retiendrez-vous particulièrement de l’exercice 2023-24 ?
Nicolas : “Nos résultats financiers parlent d’eux-mêmes. Nous avons à nouveau pris des mesures fortes en matière de chiffre d’affaires, de volumes et d’EBITDA ajusté, alors que le ratio d’endettement est passé sous la barre des 2x. Sur une base comparable, les ventes ont augmenté de +10,9 % à 5 072,4 m &euros; nous avons pour la première fois dépassé la barre des 5 milliards. Sur le segment Long Fresh, le chiffre d’affaires a bondi de 13,3 % pour atteindre les 992,2 m €. Nous enregistrons une belle croissance des revenus grâce à l’augmentation des volumes et nous avons pu répercuter la hausse des coûts de l’énergie et de la main-d’œuvre à nos clients. Sur le segment Fresh, les ventes sur une base comparable ont enregistré une hausse de 10,3 % à 4 080,1 millions euro.”
Francis : “Nous avons su faire progresser notre activité et enregistrer une performance supérieure à celle du marché sur tous les segments, en conséquence, nos parts de marché sont en hausse. Sur le segment Long Fresh, la demande de produits surgelés et en conserves est très forte, notamment dans la catégorie Convenience. Ces produits offrent à la fois un bon rapport qualité prix en cette période inflationniste et une solution pour gagner du temps. Nous constatons également un changement de perception des produits de marque distributeur. Les consommateurs prennent conscience qu’il ne s’agit plus des produits bon marché d’autrefois, mais bien de produits à même de rivaliser avec les grandes marques ou même de les surpasser en termes de qualité, de goût et d’innovation. Greenyard est le partenaire idéal pour aider les distributeurs à surfer sur cette tendance.”
“La croissance de la division Fresh a également été remarquable, alors même que le marché européen des produits frais a baissé sur cette même période. Cette croissance provient non seulement de l’activité supplémentaire avec des clients existants, mais aussi des nouveaux clients ayant rejoint notre modèle de Relations intégrée avec les clients (ICR), dont Aldi Nord et Dohle HIT. Cela montre bien que notre modèle commercial et nos méthodes de travail sont appréciés sur le marché.”
Comment Greenyard peut-il capitaliser sur la demande croissante d’aliments sains ? Et comment cette tendance va-t-elle contribuer à la croissance de l’entreprise, aujourd’hui et demain ?
Nicolas : “Nous sommes du bon côté de la barrière, c’est évident. Le passage à une alimentation 100 % végétale est inévitable, tant pour la santé des individus que pour la durabilité de notre production alimentaire. Nous avons le vent en poupe. Nous pouvons capitaliser sur nos points forts, même en cas de stagnation temporaire du marché et même si les consommateurs optent pour des produits moins chers. Nous disposons en effet d’un portefeuille de produits 100 % végétaux sur chaque segment et pour tous les budgets. C’est un avantage majeur qui nous donne une base solide, quelles que soient les circonstances.”
Francis : “Leader de la food tech, nous avons le savoir-faire et la capacité industrielle pour développer et fabriquer les produits nécessaires à cette transition. Nous transformons les ingrédients naturels en expériences culinaires 100 % végétales qui apportent une réelle valeur ajoutée aux consommateurs. Nous avons réussi, au fil des ans, à lancer de nombreuses innovations de concert avec nos clients tels que nos kits de repas qui sont entrés dans les cuisines de millions de consommateurs européens. Notre portefeuille, qui s’étoffe chaque jour, compte plus de 1 000 produits Convenience. L’an dernier, nous avons même pénétré dans une toute nouvelle catégorie avec le délice glacé Gigi Gelato, un plaisir sain zéro culpabilité. Et nous sommes d’ores et déjà en train de révolutionner la catégorie.”
Nicolas : “Des investissements ciblés dans la technologie et l’innovation nous permettent de surfer sur de nouvelles tendances de consommation, notamment dans notre division Long Fresh. Nous avons de nouveau finalisé des investissements dans notre division Prepared, dont une cuisine à sauce flambant neuve à la pointe du progrès. Ces investissements accroissent nos capacités pour les produits Convenience et accélèrent le développement de nouveaux produits afin de diversifier davantage notre portefeuille, sans jamais perdre de vue les attentes des consommateurs. L’acquisition de la Crème de la Crème nous a permis de gagner en savoir-faire dans la production de desserts sans produits laitiers afin d’accompagner notre entrée sur ce marché prometteur des en-cas glacés.”
Les chaînes d’approvisionnement mondiales ont connu quelques bouleversements d’envergure ces dernières années. Dans quelle mesure cela affecte-t-il l’activité de Greenyard et quelles sont les mesures prises pour assurer la disponibilité de nos produits ?
Nicolas : “La question de la pénurie de matières premières se pose de plus en plus, c’est un fait. Il y a quelques années à peine, il était impensable d’imaginer des rayons vides dans les supermarchés. Et pourtant nous y sommes confrontés, en 2024, avec la multiplication des tensions géopolitiques et les effets du réchauffement qui se font de plus en plus sentir. Les conditions climatiques extrêmes vont forcément toucher nos agriculteurs. La raréfaction a bien évidememnt un impact sur le prix. Mais la portée de nos opérations et la répartition géographique de nos régions d’approvisionnement nous permettent de limiter ces risques.”
Francis : “Les distributeurs sont de plus en plus conscients de ces problèmes et l’intérêt de nos collaborations intégrées ne fait que croître. Malgré quelques négociations difficiles portant sur les augmentations de prix, de nombreux clients nous ont remerciés de réussir à livrer les volumes convenus, une promesse qui n’est pas toujours tenue actuellement. En période de pénurie, le vieux modèle à base de mise sur le marché et d’appels d’offres ne pourra plus remplir les rayons, contrairement à nos partenariats pérennes avec des centaines d’agriculteurs à travers le monde.”
Pour finir, qu’est-ce qui fait, d’après vous, de Greenyard une entreprise intrinsèquement durable et parée pour l’avenir ?
Nicolas : “Tout commence par nos produits phares. L’impact environnemental des fruits et des légumes est nettement inférieur à celui des autres catégories alimentaires, quelles qu’elles soient. En plus, ils offrent une variété et une valeur nutritionnelle sans égales. Il s’agit tout bonnement de l’alimentation du futur. Et ils sont délicieux. C’est aussi grâce à notre modèle commercial unique de la fourchette au champ . En faisant le lien entre les agriculteurs et les distributeurs au moyen d’une chaîne d’approvisionnement fluide s’appuyant sur les données, nous faisons correspondre ce qui est cultivé dans les champs à la demande du marché. Ce modèle permet de réduire les déchets, d’améliorer la qualité et de veiller à ce que chacun puisse s'offrir des produits sains.”
Francis : “Il ne faut pas non plus oublier l’importance de nos collaborateurs. Nous avons beau avoir une portée internationale et utiliser des technologies sophistiquées, notre activité reste centrée sur les individus et basée sur des collaborations étroites et des partenariats pérennes. Mais surtout, c’est une affaire de passion pour une alimentation délicieuse et saine. Je tiens à remercier tous nos salariés et toutes les parties prenantes qui nous aident à concrétiser notre objectif. J’invite tous les lecteurs à se joindre à nous vers un futur 100 % végétal !”